Le Rôle Des Acteurs Religieux Dans La Construction De La Paix Et De La Démocratie

From Jawdat Said

Jump to: navigation, search

Islam, Christianity and Europe, 2009-2010

"Le rôle des acteurs religieux dans la construction de la paix et de la démocratie"


Jawdat Said Mohamed


Louange à Dieu et paix sur ses serviteurs qu'il a élus ainsi que sur ceux qui ordonnent la justice

Introduction

J'avais écrit, il y a un demi-siècle, un livre sur le rôle du penseur et de la pensée dans les crises. Certes, je parlais alors de la crise dans le monde musulman. Un demi-siècle auparavant, de nombreux développements ont eu lieu dans un monde qui change toujours et à grande vitesse. Toutefois, les principes formulés dans ce livre sont toujours valables, à mon avis pour approcher la crise mondiale.

Le titre du livre "Jusqu'ils changent ce qu'il y a dans leurs âmes" était une partie d'un texte coranique. La thèse y était que la crise a lieu dans la pensée avant de l'être dans la réalité. La crise commence chez le penseur avant de se manifester chez l'homme politique. Le monde est en crise parce que le penseur est en crise. Cela s'applique à toutes les crises du monde: celles de l'environnement, du climat, de l'alimentation, de l'économie, de la coexistence et de toutes sortes de conflits et de guerres. Toutes les crises ont une seule source, celle de la crise des idées. La thèse de ce livre reste d'actualité. Les idées et les penseurs sont à l'origine de la crise, que ce soit dans celles qu'ils expriment ou celles qu'ils n'expriment pas. C'est pourquoi il est une grande falsification que les intellectuels s'y présentent comme "sauveurs". Ils doivent plutôt s'y présenter comme repentants. Ils doivent y assister pour opérer une révision de leurs idées et une reconsidération radicale de leurs racines. Malheureusement, le rôle de l'intellectuel manifeste deux grandes anomalies:

- Soit dans sa compréhension et dans sa conscience qui est en deçà de l'histoire. Il est incapable de se faire une vision actualisée du monde reposant sur l'histoire et prospectant l'avenir. Une vision qui lui permettrait de fournir aux hommes politiques des conseils utiles et justes susceptibles de changer la vocation de ce monde producteur de crises.

- Soit, il est tacitement compromis, satisfait qu'il est des privilèges égoïstes que leur procurent les situations en place. Ces privilèges l'amènent à fermer les yeux sur ce qui se passe dans le monde et à présenter aux hommes politiques qui leur demandent conseils ce qu'ils veulent faire et non ce qu'ils doivent faire . Cette compromission est, selon PIERRE BOURDIEU, est la principale cause de la situation dans la quelle nous sommes.

Aujourd'hui, je sens qu'il est de mon devoir de présenter mon point de vue comme observateur de ce monde tourmenté dans lequel se confondent intérêts et pertes. Un monde où le cinquième de l'humanité jouit de savoir, de richesse et de privilèges alors que vivent dans la misère et la corruption les quatre cinquièmes.

Je tenterai, ici, d'expliquer une situation humaine difficile, non parce qu'elle est confuse mais parce qu'elle est très claire, voire évidente. Toutefois, cette évidence est semblable à notre vision de la position du soleil par rapport à la terre. Les hommes croyaient pendant longtemps que le soleil tournait autour de la terre. Il s'est avéré que c'est nous qui tournons autour du soleil. Nous envisageons bien des choses évidentes par une telle confusion. L'objet de cette recherche fait partie de ces choses à la fois claires et confuses.

Dans le monde que nous vivons aujourd'hui, une faible minorité blanche ne représentant pas plus de 20% de l'humanité jouit de 80% des richesses mondiales, alors que celles des 20% reculent à moins de 1,4%. Dans chaque société, les richesses sont partagées de la même façon. L'actuel ordre international est presque consacré à maintenir ce partage et à garantir ces privilèges.

L'homme, la corruption et l'effusion de sang sont, jusqu'à aujourd'hui, le problème des et la raison pour laquelle nous sommes réunis!

Ayant foi dans la raison et dans la révélation; lisant les signes de Dieu dans l'univers et dans le livre, suivant de près ce qui se passe dans le monde, je donne une grande valeur à l'histoire et aux conséquences des événements ; faisant le tour du texte et de la réalité; vivant la dialectique entre révélation et histoire, je trouve que le Coran me rend facile l'accès à une telle recherche, car il donne une grande valeur à l'histoire et aux conséquences des événements et annonce que l'univers connaît une création et une évolution permanentes. Cette évolution va dans le sens du meilleur. Le Coran affirme le scellement des prophéties, la fermeture de la porte du ciel et la fin de l'ère des prophètes en faveur de l'avènement de celle de la raison humaine et ce, lorsque "ceux qui ordonnent la justice" parmi les intellectuels assument la fonction de prophètes .

En contrepartie de la fermeture de la porte du ciel, le Coran ouvre la porte de la terre. L'Histoire et les conséquences des événements sont devenues la source du savoir et de la révélation permanentes: "Dis: allez par terre et regardez comment Il a commencé la création" (L'Araignée: 20). En contrepartie de la fin de l'ère des prophètes, les activistes religieux et les intellectuels assument la mission de la réforme, mission qui constitue, je le pense, l'objectif de votre conférence.

Selon ma compréhension, le Coran aborde, de trois aspects, cette question objet de la conférence et ce, à travers trois récits:

  • Le premier récit est celui de l'homme et de la corruption.
  • Le 2ème récit est celui de la responsabilité.
  • Le 3ème récit est celui de la non-violence et de la raison.

Quiconque veut comprendre ces récits comme des vérités historiques peut le faire, mais qui y voit des récits symboliques peut le faire également sans le moindre inconvénient. C qui compte c'est de s'arrêter sur ses visées :

1- Les anges s'opposèrent à la création de l'homme au premier instant de la création: "Ils dirent: vous y créez celui qui y sème la corruption et fait couler le sang ?" Dieu répond: "Je sais ce que vous ne savez pas". Comme l'Histoire nous le fait savoir, le texte trace l'horizon vers lequel l'homme se meut. Il commence par la corruption et l'effusion du sang, mais la ligne de l'évolution et la direction du progrès sont celles de "je sais ce que vous ne savez pas". Si, selon les prévisions des anges, les hommes ne savent aujourd'hui que faire couler le sang et mener des guerres et des conflits, autrement dit, s'ils ne concrétisent pas encore la science de Dieu, nous observons dans l'Histoire ce que nous lisons dans le livre, à savoir que l'homme fait se pas en direction de "je sais ce que vous ne savez pas" (La Génisse: 30).

2- Dans le 2ème récit, le Coran parle d'Adam et de sa femme à qui Dieu recommanda: "n'approchez pas cet arbre" Mais ils rompirent leur pacte en mangeant de cet arbre prohibé. Toutefois, lorsque leur Seigneur les appela "ne vous ai-je pas interdit (d'approcher) cet arbre" leur réponse fut: "Seigneur, nous avons commis une injustice envers nous-mêmes" Ils reconnurent leur faute et assumèrent la responsabilité de leur acte. Nous pouvons lire dans cela une réplique à l'accusation des anges contenue dans le premier texte. Cette réponse trace les traits de la voie de Dieu, celle du progrès de l'homme dans l'Histoire. Cette réponse est contraire celle de Satan qui justifia sa désobéissance; tantôt par des arguments racistes "je suis meilleur que lui", tantôt par des arguments philosophiques "puisque vous m'avez égaré" La morale du récit consiste en ceci: innocenter soi –même en accusant autrui ne constitue pas une solution du problème, mais une déviation de la voie de sa solution. Cette dernière réside dans l'accusation de soi-même. Hélas, les hommes suivent, jusqu'à nos jours, la doctrine de Satan, à savoir s'innocenter et accuser autrui. Ils ne suivent pas celle d'Adam accusant soi –même, doctrine que soutiennent les lois de l'Histoire, les faits de la vie et la méthodologie du Coran: "ce qui t'atteint comme mal il vient de toi-même" (Les Femmes: 79).

3- Dans le dernier récit, celui des deux fils d'Adam, le fils qui échoua dit à l'autre qui gagna: "je te tuerai". Il l'accusa d'être la cause de son échec au lieu de s'en accuser lui-même. Il trouva dans le meurtre une solution. Mais celui qui prit conscience de son humanité et sut découvrir la grâce de Dieu dans le cerveau dont il l'a doué refusa de tomber dans le monde bas des muscles. Reconnaissant la grâce de la raison, il répondit: "si tu me tends la main pour me tuer je ne tendrai pas à toi pour te tuer, je crains Dieu, Seigneur des univers"(La Table: 27-28).

Il refusa obstinément et avec un haut sens de responsabilité de participer au meurtre, prenant conscience du fait qu'il disposait d'un nouveau pouvoir, celui de la raison qu'il devait désormais utiliser. Il inaugura une nouvelle ère et réalisa un nouveau bond dans l'Histoire et dans la conscience humaine.

Ainsi, l'Histoire ne commença pas par le meurtre ou le crime, mais par une action humaine, celle de la non-violence. Il refusa le meurtre, l'effusion de sang et la défense de soi . L'Histoire a inscrit à maintes reprises ce martyre dont le plus évident fut Socrate bravant et acceptant la mort pour ne pas arrêter son dialogue avec sa raison. Il ne renonça pas à son devoir ou à sa responsabilité. La morale de ces récits réside dans la confiance dans l'homme et dans son avenir, dans l'affirmation de son aptitude à construire la terre, dans la foi dans sa capacité à mettre un arrêt à la corruption et à consolider la justice et ce, par la prise de conscience par les hommes en général et par les intellectuels en particulier de leur responsabilité historiques. C'est pourquoi ils ne doivent pas attendre un sauveur, car ils sont tous des sauveurs selon la voie de Dieu et la voie du Fils d'Adam; celle du respect de la raison. Un tel respect signifie automatiquement que l'on accuse soi-même et que l'on emprunte la voie de la non-violence. Croire dans la raison comme méthode de résolution des problèmes signifie l'exclusion de la violence ou le meurtre.

Unifier Dieu est la justice

Selon le Coran, la justice est le point de départ de la nouvelle théologie qui est celle de l'unification de dieu. Unifier celui qui est au ciel n'est pas une question métaphysique mais une question sociopolitique. Cela veut dire qu'il n'y a pas de dieux humains sur terre. Tant qu'il y a des privilèges dans le monde il n'y aura ni paix ni préservation des vies humaines, mais misère d'un côté et inquiétude de l'autre, misère et souffrances chez la majorité de la population de la planète et crainte et anxiété chez la minorité riche. Tout le monde végète dans l'enfer de la peur que ce soit pour gagner son pain ou pour préserver ses privilèges. Selon le Coran, l'objectif de l'envoi des prophètes était que" les hommes se comporte en justice" (Le Fer m 25). C'est qu'explique le verset de l'égalité: "Venez à un mot d'égalité….." (Famille d'Imran m 64) dans une allusion claire au fait que l'unification de Dieu au ciel signifie l'égalité des hommes sur terre. Cette conception de l'unicité et de la justice rend l'idéalisme réaliste, le métaphysique physique, le divin humain et le surnaturel naturel. La religion devient-elle une science.

Vous discutez aujourd'hui du rôle des religieux dans les zones des conflits. Je dis que toute la terre est une zone de conflits. Les conflits régionaux et la corruption régionale participent de la grande corruption à l'ONU. Les privilèges que les Grands veulent maintenir sont la source de tous les maux. Il n'y aura ni sécurité ni paix sur terre tant que la justice restera un choix exclus pour la résolution des conflits, tant que nous ferons le culte de la force et tant que nous resterons silencieux au Conseil de sécurité à l'égard du droit au veto qui entrave le développement du monde: "nous n'avons détruit les villes que parce que leurs habitant furent injustes" (Les récits: 59).

Je me demande si le nazisme et le fascisme avaient remporté la victoire à la guerre auraient-ils pu créer une instance pire que l'ONU. Hitler et MOUSSILINI auraient-ils fait autre chose que de donner à eux-mêmes et au Japon le droit ay veto ? L'ordre international sous lequel nous vivons aujourd'hui consacre la loi de la jungle. Il est imposé par la force des vainqueurs de la 2ème guerre mondiale. L'ONU est un temple où sont adorées les idoles de la force. C'est une feuille qui ne cache pas mais montre plutôt la nudité de l'humanité.

Comment prêcher les droits de l'homme et la démocratie tout en approuvant un principe contraire à la démocratie, aux droits de l'homme et à l'humanité ? Quiconque le fait ressemble à celui qui voit la paille dans l'œil d'autrui et ne voit pas la poutre dans le sien. Passer au silence l'injustice et la corruption constitue une hypocrisie politique, religieuse et culturelle. Or, l'Histoire nous apprend que les privilégiés ne renoncent pas volontairement à leurs privilèges.

Une telle analyse me procure une grande satisfaction, d'autant plus qu'elle repose sur l'Histoire, la parole des prophètes et les faits de la vie. Je prêche une parole d'égalité que le Coran définit comme suit: "que nous ne sous prenions pas pour des dieux les uns les autres" (Famille d'Imran: 64). Cela veut dire que nul ne doit être au-dessus de la loi, car si c'est le cas ce sera l'idolâtrie, ce péché que impardonnable et cette grande injustice qui fait échouer toutes les actions et avec quoi mêmes mes bonnes actions sont inutiles. C'est-là la source de tous les malheurs de l'Histoire. Qu'il entende celui qui a des oreilles!

Nous nous devons de rénover le monde et de rénover ses principes. Les principes de militaires ainsi que le culte de la force ne sauraient produire qu'un monde malade et en crise, comme celui auquel nous assistons, un monde où le dernier mot est au à la force, un monde où prévaut l'injustice, un monde gouverné par le droit au veto,( cet héritage romain qui coupe court avec la modernité) et qui constitue une violation permanente et flagrante des principes des droits de l'homme et reste un alibi pour les petits tyrans du tiers-monde.

Ce que l'on peut inscrire en faveur des Européens c'est qu'ils ont créé non seulement des moyens de transport et de diffusion des informations, mais également un moyen de passation du pouvoir autre que celui du meurtre et de l'héritage. Un moyen qui respecte la raison humaine, fait revivifier le sens de la légalité, donne une valeur au choix des hommes, exactement comme le pratiquait MOHAMMED au VIIème siècle. Je répète toujours que l'homme est la plus grande création de Dieu et que la démocratie est la plus grande création de l'homme. L'essence de cette démocratie réside dans le fait que tous les hommes croient dans la nécessité de ne pas recourir à la violence dans le règlement des problèmes mais à la conviction et aux urnes. La démocratie est une nouvelle création; elle évolue pour le meilleur. La démocratisation du monde est le défi à relever par les intellectuels et les hommes politiques afin de rendre le monde plus sûr et rende tous les hommes plus tranquilles.

O monde des Grande, vous resterez dans la nullité jusqu'à ce que vous accepteriez que l'ONU devienne un forum démocratique ayant trois instances: législative, exécutive et juridique. C'est à ce moment-là que nous dirons que le concept de légalité est consolidé, que la justice et la paix prévalent et que les vœux de tous les prophètes sont exaucés.

Les signes des horizons et des âmes et l'Histoire comme référence

"Nous leur ferons voir nos signes sur les horizons et dans leurs âmes afin qu'ils puissent connaître qu'il est la vérité. Ne suffira-t-il pas que ton Seigneur soit témoin de toute chose?" (L'Articulation: 53)

"Dis: allez par terre et puis regardez quelle fut la fin des dénégateurs" (les Troupeaux: 11)

"Et puis, regarde quelle fut la fin des injustes" (Jonas: 39)

Le Coran utilise les signes sur les horizons et dans les âmes, comme des témoins justes qui ne sauraient être accusés de partialité et de parti pris. Quiconque puisse défendre sa cause par les signes sur les horizons et dans les âmes réunit les conditions de sa validation. Ainsi, son argumentation sortira-t-elle du monde de l'inconnaissable pour entrer dans celui du connaissable. Selon le Coran, l'Histoire devient ainsi arbitre et source de compréhension du comportement humain: "des précédents sont déjà passés avant vous, allez par terre et regardez quelle fut la fin des dénégateurs (Famille d'Imran: 137) Il s'agit l) d'un principe coranique qui exige de nous de regarder le passé et de l'étudier. C'est une langue que nul ne peut nier, que ce soit dans les signes sur les horizons (ceux du monde extérieur) ou ceux dans les âmes (ceux du comportement humain).

Le Coran dit: "N'as-tu pas vu comme en usa ton Seigneur envers Ad, envers ceux de Thamoud qui affouillaient la roche dans le val, envers Pharaon; maître des pilastres. Ils commettaient l'outrance dans le monde, ils n'y faisaient qu'accroître la corruption; alors ton Seigneur sur eux déversa le fouet du supplice. Oui, ton Seigneur est aux aguets" (L'Aube: 6-14)/ C'est une loi immuable qui ne saurait changer .

Ainsi pourrons-nous trouver un guide dans cette manière de voir les choses; nous pourrions dire: n'avez-vous pas vu comme en usa ton Seigneur envers l'URSS qui tomba de l'intérieur en disposant d'armes capables de détruire le globe ? N'avez-vous pas vu comme en usa votre Seigneur envers Hitler et Napoléon. Je ne suis pas intéressé par l'énumération des malheurs et des événements; je suis plutôt intéressé de prouver le principe de la référence de l'Histoire.

Sur ce point, je dois m'arrêter pour dire que l'évolution a mené l'homme malgré lui à la démocratie qui signifie la raison, la conviction et la paix. En vertu de cette vision, j'avais annoncé la mort de la guerre avec la première explosion nucléaire. Les Grands ne sont plus capables de faire la guerre. Ils utilisent l'ignorance des ignorants, voire l'exploitent en leur vendant des armes. Les guerres offrent l'occasion de faire des sacrifices humains. Le meurtre n'a jamais été une solution des problèmes. Au contraire, il n'a fait qu'aggraver les problèmes. C'est la leçon tirée de l'Histoire.

Selon cette vision, l'Union européenne est une concrétisation du mot d'égalité. Elle est la plus grande réalisation de la raison humaine. Les européens ont cru dans ce qu'il y a de plus sacré dans les religions, à savoir ne pas se prendre pour de dieux les uns les autres, au moins parmi eux. Ils se sont débarrassés de Napoléon et d'Hitler. C'est leur culture qui l'a créé, ce n'était pas un don du ciel. C'était le fruit des souffrances. Ce n'était ni Napoléon ni Hitler ni la force ni la contrainte qui l'ont fait, mais la raison humaine, cette créature de Dieu qui a su comprendre la leçon de l'Histoire après avoir expérimenté tant de guerre, celles des cent ans, des trente ans, des guerres de religions et des guerres mondiales où elle fait sacrifice de centaines de millions de victimes.

Cette Union ne croitra pas par la conquête ou l'annexion militaire mais avec l'approbation de toutes les parties en calculant bénéfices et intérêts sur la base de cette règle: personne ne perdra rien et tous y gagneront. C'est une conquête volontaire à telle point que les pays qui désirent y adhérer crient: admettez-nous et nous acceptons toutes vos les conditions. C'est grande conquête évidente. Certes, vous n'avez pas unifié le monde mais cette manière de s'unir peut obtenir l'unanimité du monde. C'est une chose la plus proche de la religion de Dieu, de ses envoyés et de la nature de l'humanité. C'est un nouveau fait parmi tous ce que les hommes ont expérimenté.

Conclusion

Le monde d'ici-bas n'a ni commencé ni pris fin chez nous. Il y a dix mille ans seulement; l'homme vivait nu dans les cavernes mangeant de la chaire de son frère,. Cette période des débuts de l'humanité ressemble aux premières années de l'enfant qui ne pouvait même pas se nettoyer. Il n'y a pas de honte là-dessus, mais honte il y a lorsqu'il reste ainsi en âge de majorité! Elle est une honte pour les intellectuels de voir les hommes se tuer les uns les autres. Notre existence dans ce monde n'est ni absurdité ni nullité, le bonheur de l'homme découle de son action servant une cause juste. La plus grande mission à s'atteler consiste à mettre un arrêt à la corruption et à l'effusion de sang.

L'ère des prophètes a pris fin et la responsabilité est passée aux tenants de la science qui doivent faire sortir les hommes des ténèbres vers la lumière, c'est vers "je sais ce que vous ne savez pas". Les plus proches de Dieu sont ceux qui rendent le plus de services à leurs frères, les hommes. Les prophètes sont venus pour amener les hommes à faire à se devancer les uns les autres dans l'accomplissement des bonnes actions. Faisons la concurrence dans la manière d'édifier la paix mondiale et dans la manière de construire une société mondiale où les hommes deviennent égaux devant la loi. Ainsi réaliserons-nous la volonté de Dieu et les vœux des prophètes.


Gloire à Dieu dans les lieux très-hauts; et sur la terre, paix; et bon plaisir dans les hommes!

Mai être là gloire pour Dieu au-dessus, l'amour pour les gens et la paix sur Terre. Mai la paix, la miséricorde et l'abondance soient sur vous.


Jawdat Said Mohamed Syrie - Beer Ajam Tél: +963 14 444 00 13 E-mail: [email protected] Page Web: www.jawdatsaid.net/en


Footnotes

1. Santiago Genovic, documents de la conférence de Venise le 17 mars 1986/

2. Je donne souvent cet exemple, car il explique la possibilité de tomber dans l'erreur dans l'appréciation des choses les plus évidentes et simples. Les hommes sont disposés à mourir pour défendre de fausses conceptions et à envoyer les autres à la mort. Si le soleil, qui sert d'exemple pour les choses évidentes, devient un exemple pour les choses cachées, et si les hommes sont à ce point capables de tomber dans l'erreur pendant des milliers d'années, que peut-on dire des conceptions et des interprétations pour lesquelles nous n'admettrons point d'erreur au point de nous permettre d'envoyer les gens à la mort ?

3. Parmi les versets qui les soulignent, il y a "Nous leur ferons voir nos signes sur les horizons et dans leurs âmes afin qu'ils puissent connaître qu'il est la vérité. Ne suffira-t-il pas que ton Seigneur soit témoin de toute chose ?" (L'Articulation : 53)/ "Dis : allez par terre et puis regardez quelle fut la fin des criminels" (les Redans : 88) " Dis : allez par terre et puis regardez quelle fut la fin des corrupteurs" (les Redans : 86)/"Et puis, regarde quelle fut la fin des injustes" (Jonas : 39). Dans l'Evangile de MT : 16: 7 : " De leurs fruits vous les reconnaitrez; récolteront-ils des raisins des épines et des figues des os des poissons ? "

4. "Il accroit dans la création ce qu'il veut…" (Créateur : 1) et "…Et les chevaux, les mulets et les ânes pour les monter et pour l'apparat et il crée d'autres chose que vous ne savez pas" (L es Abeilles : 8)

5. Etant donné que l'objectif essentiel du message des prophètes était que les hommes mettent en œuvre la justice, conformément au verset : 'Nous avons envoyé nos envoyés avec des preuves évidentes et nous avons fait descendre avec eux l'Ecriture et la balance pour que les hommes mettent en œuvre la justice…' (Le Fer m 25); les privilégiés ont visé ces prophètes par le meurtre. C'est pourquoi Dieu leur a fait joindre ceux qui ordonnent la justice : "ceux qui dénient les signes de Dieu et tuent les prophètes à contre vérité, et tuent ceux des humains qui ordonnent la justice annonce-leur un châtiment douloureux…" (Famille d'Imran : 21) Mais le témoignage de l'unicité de Dieu et de la justice vient des gens de science sans citer les prophètes : "Dieu témoigne qu'il n'est de dieu que Lui (comme en témoignent) aussi les anges et les gens de sciences (et c'est là de Sa part) accomplir la justice" (Famille d'Imran : 18)

6. Lorsque je puise dans le Coran, je ne fais pas pour imposer à celui qui m'entend ma foi dans le Coran. La vérité du propos ne tient pas à celui qui la dit, mais à sa crédibilité dans la réalité. Je suis étonné du peu d'intérêt qu'accordent les modernistes à des illustrations puisées dans le Coran ou dans les autres livres saints. Supposez ce que vous voulez; n'est-ce pas là des propos sur lesquels s'appliquent les fruits des idées des hommes que l'on accepte de s'y puiser, à tire d'illustration.

7. Nous devons souligner ici que le Coran avait ordonné aux musulmans de s'abstenir de se défendre : "Retenez vos mains et accomplissez la prière" (Les Femmes : 77). Ensuite, il les invita à pratiquer un type rare de désobéissance : 'Ne lui obéit pas et prosterne-toi…" l'Adhérence : 19). Pour sa part, le Prophète prêcha l'observation de la méthode du Fils tué d'Adam dans les circonstances de troubles et de perte de la légalité, il dit "sois comme le meilleur des deux fils d'Adam. Si tu crains que la lumière de ton sabre ne t'en enivre jette sur ton visage ta tenue". Il leur interdit de se défendre, car il voulait édifier une société de légalité. Celle-ci ne se réalise ni par la violence ni par la force. L'individu dans une société légale est protégé par la société et les instances de cette société. Si l'individu doit se protéger lui-même ce sera la loi de la jungle. En optant pour la violence, BEN LADEN puise dans le patrimoine et les idées de la révolution française prônant le droit des peuples à résister contre les colonisateurs et les occupants par tous les moyens. Il n'opte pas pour la méthode des prophètes en matière de réforme et de changement (voir deux livres de l'auteur : "Sois comme le fils d'Adam" et "La religion et la loi").

8. Dans le Coran : 'Dis : Gens du Livre, vous êtes dans la nullité tant que vous n'appliquez pas la Torah et l'Evangile et la révélation sur vous descendue de votre Seigneur…" (La Table : 68)

9. Dans le Coran : "Telle fut la loi de Dieu à l'égard des révolus, la loi de Dieu nul ne saura la changer" (Les Coalisés : 62)